Il existe toutes sortes de dalles podotactiles. Elles se déclinent effectivement en différentes matières, dimensions et couleurs. De plus les techniques de pose varient en fonction du sol qui les accueille. Par ailleurs, la réglementation diffère entre la voirie et l’intérieur d’un établissement recevant du public. Afin de faire le point sur ce dispositif destiné aux personnes aveugles et malvoyantes, Direct Signalétique vous explique tout dans cet article. Définition, norme dalle podotactile, installation… Vous aurez ainsi toutes les cartes en mains pour bien installer votre BEV dans votre ERP ou votre commune.
Sommaire :
- Définition
- Norme dalle podotactile
- Comment les installer ?
- Comment les implanter ?
- Que dit la loi ?
- Les types de pose
a) Dalle podotactile à coller
b) Bande podotactile auto-adhésive
c) Dalles podotactiles thermocollées
d) Dalles podotactiles à visser - Les clous et plots podotactiles
a) Le clou podotactile
b) Le plot podotactile
c) La pose
1. Définition : La dalle podotactile
La dalle podotactile est un dispositif permettant l’éveil à la vigilance d’un malvoyant ou non-voyant aux abords d’un danger imminent. On l’appelle aussi bande podotactile, bande d’éveil à la vigilance ou BEV. Cette bande se compose d’une surface plane sur laquelle sont disposés des plots podotactiles. Les plots sur la dalle créent un relief permettant de stimuler la vigilance du piéton quand il pose son pied. Ainsi la personne malvoyante ou non voyante anticipe le danger à venir. Les dalles podotactiles ont des caractéristiques bien spécifiques, elles respectent la norme NF P 98-351.
2. Norme dalle podotactile : Qu’est ce que la norme NF P 98-351 ?
Cette norme dalle podotactile fait office de cahier des charges pour les dalles podotactiles. C’est un réglementation sur les dalles podotactiles qui détermine tout d’abord leurs caractéristiques géométriques (espacement et hauteur des plots, dimensions de la bande podotactile…). De même elle précise les caractéristiques techniques que doit respecter cette dernière. La dalle podotactile va ainsi passer toute une batterie de tests avant d’être certifiée conforme à la norme NF P 98-351.
Dimension dalle podotactile
Les dalles podotactiles doivent avoir une longueur minimum de 587,5 mm. Cette longueur correspond en effet à une succession de 8 plots. Ainsi, dans les standards, il est fréquent de trouver des BEV de 600 x 400 mm. Les dimensions de la dalle podotactile sont réglementées.
Disposition et géométrie des plots
Un plot podotactile possède une forme de dôme. Il fait 25 mm de diamètre et mesure 5 mm de haut. Les plots sont espacés de 37,5 mm les uns des autres en quinconce et 75 mm en ligne. Compte tenu de l’espacement des plots, on retrouve alors la longueur minimum de 587,5 mm de notre dalle podotactile.
Test feu et fumée
Pour que le matériau soit conforme, la dalle passe un test de feu et un test de fumée. Il en ressort un classement, qui atteste du caractère inflammable de la bande podotactile. Ainsi un classement feu M3 correspond par exemple à une matière moyennement inflammable.
Résistance à la glissance
Afin d’être conforme à la norme NF P 98-351, la dalle podotactile doit être non glissante. Le test pour évaluer la résistance à la glissance est le Test SRT. Ce test délivre une note. Pour répondre à la norme, la BEV doit dépasser la note de 0,40. On s’assure ainsi du caractère non glissant des dalles podotactiles. Plus la note est élevée, plus la dalle est antidérapante.
Ultimes tests pour être conforme à la norme podotactile NF P 98-351
Enfin, pour certifier la stabilité d’une dalle podotactile, elle subit un test de stabilité dimensionnelle. Il a pour objectif de vérifier que la dalle conservera ses dimensions une fois installée. En effet les conditions climatiques ne doivent pas altérer les propriétés de la bande podotactile. Pour finir, la dalle passe également un test indentation. Ce test mesure la dureté de cette dernière. On apprécie alors la capacité des dalles podotactiles à résister au trafic intense de piétons.
3. Dalles podotactiles en voirie : comment les installer ?
Bande d’éveil à la vigilance aux abords d’un passage pour piétons :
- On doit la poser parallèlement au trottoir à 50 cm de la voie de circulation.
- Sa longueur doit être d’un minimum de 140 cm. Cependant elle doit être égale à la largeur du passage piéton si celui-ci est plus grand.
- Enfin la largeur de la BEV doit être de 60 cm. Sauf si le trottoir fait moins de 1,90 m de large.
Pour résumer, les dalles podotactiles se posent aux passages piétons ainsi qu’aux traversées de voies ferrées. On doit aussi les installer sur les quais d’accès aux bus, trains, métros ou tout autre transport collectif guidé. Par conséquent les quais d’accès aux transports maritimes et fluviaux n’échappent pas à cette règle.
Il est à noter que les dalles podotactiles s’implantent également en haut des volées d’escaliers en voirie. L’arrêté du 20 avril 2017 apporte également des précisions sur les tapis roulants, escaliers mécaniques et plans inclinés mécaniques dans l’espace public. Chaque dispositif doit être repérable, détectable et utilisable par des personnes ayant une déficience visuelle ou des difficultés à conserver l’équilibre. Autrement dit on doit installer une bande d’éveil à la vigilance pour signaler leur présence.
Norme dalle podotactile : que dit le texte de loi ?
Une bande d’éveil de vigilance conforme aux normes en vigueur est implantée pour avertir les personnes aveugles ou malvoyantes au droit des traversées matérialisées.
Dans le cas d’un emplacement d’arrêt de transport guidé surélevé à plus de 26 centimètres de hauteur par rapport à la chaussée, une bande d’éveil de vigilance conforme aux normes en vigueur est implantée sur toute la longueur de l’arrêt
Arrêté du 15 janvier 2007
4. Dalles podotactiles dans un ERP : comment les implanter ?
Bande d’éveil à la vigilance (BEV) en haut d’une volée d’escaliers :
- Installez la dalle à 50 cm de la première marche.
- La largeur de la bande podotactile doit être de 40 cm.
- Enfin, elle s’implante de cette manière sur chaque palier intermédiaire.
Dans les établissements recevant du public, il est nécessaire d’installer une bande d’éveil à la vigilance en amont des escaliers. La BEV doit se situer 50 cm avant l’obstacle et mesurer 40 cm de largeur. Les 50 cm correspondent au pas de freinage, soit le temps de réaction pour s’adapter au danger à venir. Notons que la distance de 50 cm peut être réduite à un giron de la première marche d’escalier. En effet il y a une tolérance pour s’adapter à la configuration des escaliers de votre ERP. Enfin, précisons que les dalles podotactiles s’implantent aussi à chaque palier intermédiaire. Enfin, la bande d’éveil à la vigilance doit être inévitable pour une personne aveugle ou malvoyante. Elle doit donc s’installer sur toute la largeur de l’escalier.
5. Que dit la loi ?
Une bande d’éveil à la vigilance a pour objectif d’éveiller la vigilance des personnes présentant une déficience visuelle par détection tactile et visuelle.
Elles peuvent être installées dans les parties extérieures des établissements recevant du public et dans les installations ouvertes au public.
Arrêté du 20 avril 2017
6. Dalles podotactiles : Les types de pose
a) Dalle podotactile à coller
Tout d’abord, les dalles podotactiles à coller conviennent exclusivement pour un usage extérieur. Après avoir déposé une couche de colle sur le sol, on vient poser notre bande podotactile et on laisse sécher avant la remise en circulation. On privilégie ce type de pose pour des sols irréguliers, la colle permettant de boucher les aspérités du sol.
b) Bande podotactile auto-adhésive
Ensuite, sachez qu’il existe des dalles podotactiles adhésives. On distingue les dalles pour usage intérieur et pour usage extérieur. La différence réside dans le type d’adhésif qui la compose. La dalle avec adhésif fin convient donc pour la mise aux normes des escaliers intérieurs d’un ERP. En revanche l’adhésif épais se destine aux bandes podotactiles à poser en extérieur, pour les passages piétons par exemple. L’avantage de ce type de dalle podotactile est la facilité et la rapidité de pose. Il suffit en effet de retirer le film protecteur de la partie autocollante et de poser la dalle sur le sol. La remise en circulation est immédiate après l’installation.
c) Dalles podotactiles thermocollées
Aussi, il y a la bande podotactile thermollée. Elle se compose d’une semelle et d’une dalle. On chauffe tout d’abord la semelle au chalumeau jusqu’à 200°C. Une fois la température atteinte, on dépose immédiatement la dalle sur cette semelle. La semelle fait corps avec le sol ainsi qu’avec la dalle. Ce procédé exige un certain savoir-faire. De même il nécessite d’avoir le matériel de pose (chalumeau, gaz, thermomètre laser…).
d) Dalles podotactiles à visser
Enfin, la dalle podotactile à visser convient quasiment à tout type de sol. Elle est généralement en inox ou en aluminium. Prépercée ou non, il suffit de la visser au sol en amont des escaliers. C’est pourquoi on l’apprécie sur des sols métalliques type passerelle industrielle. De même, on l’utilise beaucoup pour les sols souples comme la moquette, le lino ou le bois.
7.Clous et plots podotactiles : La solution esthétique
Si vous souhaitez allier mise aux normes accessibilité et esthétisme, vous pouvez opter pour les clous et plots podotactiles. Ils sont en effet une bonne alternative aux dalles podotactiles. On apprécie particulièrement cette solution dans les sites classés au patrimoine, les hôtels ou les musées par exemple. Le large choix de couleurs et de matières les rend par conséquent très attrayants (bronze, inox, effets vieillis…). Plutôt que d’installer une dalle munie de plots, vous les disposez donc vous même au sol pour constituer une bande d’éveil à la vigilance.
a) Le clou podotactile
Il en existe deux types. Le clou à sceller par scellement chimique et le clou à frapper. Par scellement chimique, le procédé consiste à fixer le clou dans le sol avec une colle spécifique. D’autre part, le clou à frapper se fixe à l’aide d’un maillet. Le maintien du clou est assuré grâce à la tige boursouflée, plus large que le trou qui accueille le clou. C’est donc un clou sans scellement.
b) Le plot podotactile
Contrairement aux clous, les plots n’ont pas de tige. Pourtant il en existe plusieurs types aussi. Il y a les plots à coller, les plots à visser et les plots auto-adhésifs.
Les plots podotactiles à coller se fixent au sol à l’aide d’une colle monocomposant. Il suffit de disposer la colle au dos du plot puis de poser ce dernier sur la surface d’accueil. Les sols qui conviennent généralement à ce type de plots sont les surfaces lisses. On peut citer en exemple le marbre, le carrelage, le parquet, les surfaces métalliques et enfin l’enrobé ou le béton.
Les plots podotactiles à visser se fixent au sol à l’aide de vis. Ces plots ont la particularité d’avoir un trou au centre du dôme. On vient donc passer la vis dans l’orifice pour plaquer et fixer le plot dans le sol. Ce plot podotactile convient aux sols en bois ou aux moquettes peu épaisses.
Les plots podotactiles adhésifs ont, quant à eux, une face adhésivée pour assurer le maintien au sol. Le principe est simple, on retire le film protecteur au dos du plot et on pose la face autocollante sur le sol. Ces plots podotactiles sont parfait pour des surfaces lisses comme le carrelage, le bois ou le béton ciré. Il n’y a pas de temps de séchage, on peut remettre en circulation tout de suite après l’installation de la BEV.
c) Comment poser des clous ou des plots podotactiles ?
Afin de répondre à la norme dalle podotactile NF P 98-351, il faut respecter l’espacement entre chaque plot ou clou podotactile. Pour s’assurer de bien respecter la disposition en quinconce on utilise donc un gabarit de pose. En PVC ou en aluminium, il est prépercé de manière à servir de guide pour l’installation des plots ou clous podotactiles.